Note :
Les critiques du « Grand petit livre de poétique déchirante » de Charles Baudelaire fournissent une appréciation profonde de la poésie en prose qu'il contient, soulignant sa pertinence et l'expérience puissante qu'il offre. Les lecteurs soulignent sa qualité méditative et sa complexité, tandis que certains mentionnent les difficultés liées à la langue et à la densité des thèmes abordés. Dans l'ensemble, le livre est célébré pour sa valeur artistique et sa vision intemporelle de la vie urbaine et de l'expérience humaine.
Avantages:Offre des perspectives profondes et une belle expérience poétique.
Inconvénients:Engage les lecteurs dans un rôle contemplatif et actif.
(basé sur 24 avis de lecteurs)
Dans les années 1850, le Paris ancien et le Paris haussmannien s'affrontent, donnant naissance à une violente disjonction. À cet instant, un autre présent naît, une nouvelle histoire, comme le poète de Baudelaire abandonnant librement son auréole sur le macadam. La couronne de laurier a été jetée.
Le poète pastoral est mort.
La poésie lyrique classique est morte. Le poète à vapeur, au gaz, à l'électricité est né. "Retraite Muse académique", ordonne Baudelaire, "je me moque de ce vieux bègue".
Avec Paris Spleen, nous nous dirigeons vers un nouveau rythme, un rythme né de l'allure, de la vitesse et de la réalité d'une métropole jamais vue ni vécue jusqu'à présent. C'est le rythme de la rue, de l'œil rapide, des sens surchargés et de l'hyperperception, des journaux et des appareils optiques. La vie de Baudelaire s'étend sur la naissance essentielle de toutes les nouvelles formes de technologie, y compris les locomotives à vapeur, l'éclairage au gaz et l'électricité, sans parler de la machine à écrire et du daguerréotype. Le dandy voit et se déplace à la vitesse de la lumière. Sa vie se déroule au milieu de l'illumination, de la mécanique et des simulacres.
Le Paris de Baudelaire est un lieu d'expérience, une métropole qui engendre des réalités uniques et particulières, un kaléidoscope de visions et le miroir de sociétés alternatives. La matière première de ses poèmes n'est pas la Grèce antique ou la Renaissance. Comme il l'affirme dans la prétendue préface de Paris Spleen, c'est surtout de la fréquentation des grandes villes, du croisement de leurs innombrables relations, qu'est né l'idéal obsédant du poème en prose. Notre fl neur déambule rapidement dans les foules, en contact, mais anonyme, puisant dans la ville matière à forger sa nouvelle ars poetica, tel un artiste du bricolage.
L'avenir est convoqué. La rue est le nouvel Olympe.
La ville fantasmagorique est une grande catin dont le charme infernal rajeunit sans cesse le poète. Le phare ironique et infernal est le totem de la nouvelle ère : l'ère de la dissonance, l'ère des paradis artificiels. "Je t'aime, ô capitale infâme", s'exclame le poète.
Voici Paris Spleen, une invitation au voyage, à ce que tout le Paris de Baudelaire entre dans notre chair et que nous subissions la contagion, si nos rates le supportent.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)