Note :
Ce livre est une exploration approfondie des liens entre la poésie et les idées économiques, en se concentrant particulièrement sur les œuvres de Simonides et de Celan à travers le prisme des théories de Karl Marx. L'approche unique d'Anne Carson tisse des liens entre les thèmes de l'aliénation, de la négation et de l'évolution du langage, mettant en évidence sa profondeur scientifique et sa sensibilité poétique. Toutefois, la densité du contenu et la complexité des thèmes abordés peuvent poser problème à certains lecteurs.
Avantages:⬤ Des liens brillants et perspicaces entre la poésie, l'économie et les idées philosophiques.
⬤ Exploration captivante de thèmes tels que l'aliénation et la négation.
⬤ Des plongées profondes dans les œuvres de Simonides et de Celan qui révèlent des significations cachées.
⬤ Un excellent style d'écriture, à la fois savant et poétique.
⬤ Les riches réflexions personnelles de l'auteur enrichissent l'expérience de la lecture.
⬤ Ce n'est pas une lecture facile ; la matière dense peut être un défi pour certains.
⬤ L'utilisation par Carson de métaphores économiques peut ne pas trouver d'écho chez tous les lecteurs.
⬤ Certains désaccords avec les interprétations de l'auteur sont mentionnés, en particulier en ce qui concerne son application des théories de Marx.
(basé sur 6 avis de lecteurs)
Economy of the Unlost: (reading Simonides of Keos with Paul Celan)
Le poète lyrique grec Simonide de Keos a été le premier poète de la tradition occidentale à accepter de l'argent pour composer des poèmes. À partir de ce point de départ, Anne Carson se lance dans une exploration, poétique en soi, de l'idée d'économie poétique. Elle propose une lecture de certains textes de Simonides et les rapproche des écrits du poète roumain moderne Paul Celan, juif et survivant de l'Holocauste, dont les économies de langage sont notoires. Posant des questions telles que "Qu'est-ce qui est perdu lorsque les mots sont gaspillés ? et "Qui profite lorsque les mots sont économisés ? Carson révèle les points communs frappants des deux poètes.
Selon Carson, Simonides et Celan partagent une même mentalité ou disposition à l'égard du monde, du langage et du travail du poète. Economy of the Unlost commence par montrer comment chacun des deux poètes se trouve dans un état d'aliénation entre deux mondes. Dans le cas de Simonide, l'économie du don de la Grèce du Ve siècle avant J.-C. cédait la place à une économie basée sur l'argent et les marchandises, tandis que la vie de Celan s'est déroulée entre les mondes d'avant et d'après l'Holocauste, et que lui-même, écrivant en allemand, s'est éloigné de sa langue maternelle. Carson examine ensuite divers aspects des techniques utilisées par les deux poètes pour appréhender l'invisible à travers le monde visible. L'accent mis sur le genre de l'épitaphe permet de mieux comprendre le type d'échange que les poètes envisagent entre les vivants et les morts. En évaluant l'impact sur la composition simonide du fait matériel de l'inscription sur la pierre, Carson suggère qu'un besoin de brièveté a influencé l'exactitude et la clarté du style de Simonide, et propose une comparaison avec l'intérêt de Celan pour la conception négative de la gravure : les deux poètes, bien que de manière différente, emploient une sorte de création d'images négatives, en coupant tout ce qui est superflu. La juxtaposition des deux poètes dans ce livre met en lumière leurs différences - la foi fondamentale de Simonides dans le pouvoir du mot, le désespoir ultime de Celan - ainsi que leurs similitudes.
Il offre un terrain fertile pour l'interaction virtuose entre l'érudition de Carson et sa sensibilité poétique.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)