The Right to Higher Education: A Political Theory
Nombreux sont ceux qui partent du principe que le droit à l'éducation s'arrête au lycée et que l'enseignement supérieur est un luxe. La conversation sur l'éducation change de manière palpable dès lors que l'on se concentre sur l'enseignement supérieur plutôt que sur l'éducation que nous pensons habituellement que les citoyens doivent recevoir lorsqu'ils sont enfants et adolescents. On parle davantage de la concurrence pour les places dans les universités, des tests standardisés et des admissions d'élite. Nous analysons les différences entre les avantages de l'éducation pour l'individu et les charges liées au soutien financier public de cette éducation. Le passage de l'éducation des enfants à l'éducation des adultes marque une transformation troublante de ce débat public : d'un débat sur la manière d'améliorer la vie de tous les individus, on passe à un débat préoccupé par l'équité, la concurrence, le mérite, la responsabilité personnelle et le partage des avantages et des charges. Les problèmes de statut, de stratification et de sélectivité occupent une place aussi importante, sinon plus, dans notre débat public.
Il n'y a pas plus d'attention que pour la question de savoir ce que les établissements d'enseignement supérieur doivent viser. Mais pourquoi en serait-il autrement, alors qu'il s'agit d'un objectif tout aussi essentiel ? L'obtention d'un diplôme de l'enseignement supérieur peut changer le cours de la vie d'une personne, en lui offrant de vastes possibilités auxquelles elle n'aurait pas pu accéder autrement - en fait, pour beaucoup, il s'agit d'une condition préalable à la réalisation de leurs objectifs personnels et professionnels, ou même à la possibilité de simplement gagner leur vie. Pourtant, il est presque toujours considéré comme un privilège, et non comme un droit - et un privilège que beaucoup passent des années, voire des décennies, à payer après la fin de leurs études. Nos systèmes d'enseignement supérieur reposent sur la présomption que tout cela est normal : la poursuite d'études supérieures est un choix que certains font, mais pas quelque chose auquel nous avons tous droit.
Christopher Martin renverse ce point de vue en soutenant que l'enseignement supérieur est en fait un droit inconditionnel et absolu de tous les citoyens dans une société libre et ouverte. Selon lui, un examen plus approfondi de la valeur de l'éducation dans une société libre et ouverte révèle que bon nombre des défis auxquels l'enseignement supérieur est confronté aujourd'hui peuvent être attribués au fait que l'enseignement supérieur n'est pas reconnu comme un droit individuel. À l'aide de concepts et d'idées issus de la philosophie politique libérale, M. Martin montre que l'accès aux biens éducatifs joue un rôle clé en aidant les citoyens à atteindre leurs objectifs autodéterminés. L'enseignement supérieur devrait être considéré comme une institution sociale de base chargée de veiller à ce que tous les citoyens puissent accéder à ces biens.
Le correctif nécessaire, selon Martin, est simple : nous devons cesser d'attribuer l'enseignement supérieur à certains et l'attribuer à tous ceux qui choisissent de le poursuivre. La volonté d'apprendre devrait être la seule qualification requise. L'enseignement supérieur devrait offrir des opportunités qui profitent aux citoyens ayant des intérêts et des objectifs différents dans la vie. Son objectif moral fondamental devrait être d'aider les citoyens de tous horizons à vivre mieux et plus librement.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)