Note :
Le livre « Public Things » de Bonnie Honig explore le rôle des « choses » dans la théorie politique et la vie démocratique, en soulignant leur importance dans la formation de la communauté et de l'espace public. Il combine de manière créative les philosophies de Winnicott et d'Arendt et analyse divers cas soulignant l'importance des infrastructures et des ressources partagées dans la démocratie.
Avantages:Le livre est puissamment argumenté et intellectuellement stimulant, offrant une nouvelle perspective sur la culture démocratique. Il mêle avec succès la recherche philosophique à des exemples pratiques, ce qui le rend à la fois perspicace et engageant. L'écriture d'Honig est accessible et conversationnelle, ce qui en facilite la lecture.
Inconvénients:Certains lecteurs pourraient trouver l'accent mis sur des sujets non traditionnels de la démocratie (comme l'infrastructure et les espaces publics) moins attrayant que les discussions plus conventionnelles sur la liberté et l'égalité. La complexité de l'intégration de différents cadres philosophiques peut également poser problème à certains lecteurs.
(basé sur 2 avis de lecteurs)
Public Things: Democracy in Disrepair
Dans le monde contemporain du néolibéralisme, l'efficacité est considérée comme le vecteur de la santé politique et économique. La bureaucratie de l'État, mais pas celle des entreprises, est considérée comme inefficace, et la privatisation est perçue comme un remède magique aux maux sociaux. Dans Public Things : Democracy in Disrepair, Bonnie Honig se demande si la démocratie est possible en l'absence de services publics, d'espaces et de services d'utilité publique. En d'autres termes, si le néolibéralisme ne laisse à la démocratie que le majoritarisme électoral et les procédures de délibération tout en dépossédant les États démocratiques de leur propriété des biens publics, quel en sera l'impact ?
À la suite de Tocqueville, qui vantait les vertus de la "poursuite en commun des objets des désirs communs", Honig se concentre non pas sur le demos, mais sur les objets de la vie démocratique. La démocratie, comme elle le souligne, postule des choses publiques - infrastructures, monuments, bibliothèques - que les citoyens utilisent, entretiennent, réparent et par lesquelles ils sont rassemblés. Être "rassemblé" fait référence au travail de D. W. Winnicott, le psychanalyste des relations d'objet qui a popularisé l'idée des "objets transitionnels" - les jouets, les ours en peluche ou les couvertures préférées grâce auxquels les nourrissons en viennent à se comprendre comme un moi unifié avec un intérieur et un extérieur en relation avec les autres. Le pari de Public Things est que le travail que les objets transitionnels font pour les nourrissons est effectué de manière analogue pour les citoyens démocratiques par les choses publiques, qui nous poussent à établir des relations d'objet avec les autres et avec nous-mêmes.
Les choses publiques s'intéressent également au caractère historiquement racial des choses publiques : terres publiques confisquées aux peuples indigènes, accès aux biens publics réservé aux majorités blanches. S'appuyant sur Hannah Arendt, qui a vu comment les choses fabriquées par les humains confèrent une stabilité au monde humain, Honig montre comment Arendt et Winnicott - tous deux théoriciens de la vivacité - soulignent les conditions matérielles et psychologiques nécessaires à la permanence des objets et au travail de réparation nécessaire à une démocratie plus égalitaire.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)