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Ancestor Worship and Korean Society
L'étude du culte des ancêtres a un pedigree éminent dans deux disciplines : l'anthropologie sociale et le folklore (Goody 1962 : 14-25 ; Newell 1976 ; Fortes 1976 ; Takeda 1976). Malgré des différences évidentes de spécialisation géographique et d'orientation intellectuelle, les chercheurs des deux disciplines ont eu une approche commune de ce sujet : ils ont tous deux essayé de relier le culte des ancêtres d'une société donnée à son organisation familiale et à celle de ses groupes de parenté. Mais même le folkloriste japonais Yanagita Kunio, dont l'approche de la culture populaire découle de préoccupations historiques et nationalistes, a commencé son travail sur les ancêtres par une discussion sur le système de descendance et la structure familiale du Japon (Yanagita 1946). En effet, les liens entre les cultes des ancêtres et les relations sociales sont évidents. En poursuivant cette analyse, nous verrons que les Coréens ruraux sont eux-mêmes très au fait de ces questions. De nombreuses études sur les cultes des ancêtres utilisent une combinaison d'approches sociales et psychologiques pour expliquer les traits de personnalité attribués aux morts par leurs parents vivants. Une attention particulière a longtemps été accordée à l'explication du caractère hostile ou punitif des défunts dans de nombreuses sociétés (Freud 1950 ; Opler 1936 ; Gough 1958 ; Fortes 1965). Ce n'est toutefois que récemment que la popularité de ces croyances a été reconnue en Chine, en Corée et au Japon (Ahern 1973 ; A.
Wolf 1974b ; Kendall 1977 ; 1979 ; Yoshida 1967 ; Kerner 1976 ; Lebra 1976). Les études les plus anciennes et les plus influentes sur les cultes des ancêtres en Asie de l'Est, réalisées par des chercheurs autochtones (Hozumi 1913 ; Yanagita 1946 ; Hsu 1948), mettent trop l'accent sur les qualités bénignes et protectrices des ancêtres. En dépit de certaines variations régionales, ce préjugé semble refléter une réticence générale de l'Asie orientale à reconnaître les cas d'affliction des ancêtres. Cette réticence ne se retrouve toutefois pas dans toutes les sociétés pratiquant le culte des ancêtres ; en Corée, en Chine et au Japon, elle est également répandue chez les hommes et les femmes. Par conséquent, nous cherchons non seulement à identifier les expériences sociales qui donnent lieu à des croyances en l'hostilité des ancêtres, mais aussi à expliquer la réticence concomitante à reconnaître ces croyances et son intensité variable dans toute l'Asie de l'Est. Compte tenu du peu de données ethnographiques disponibles sur la Corée, nous n'avons pas tenté d'évaluer de manière exhaustive le culte des ancêtres dans la société coréenne, mais nous nous sommes concentrés sur un seul groupe de parenté. Nous nous sommes toutefois appuyés sur des données provenant d'autres communautés, afin de distinguer ce qui semble vrai pour la Corée en général de ce qui peut être propre à des communautés comme Twisǒngdwi, un village d'environ trois cents personnes qui a été le lieu de notre travail sur le terrain.
Dans cette tâche, nous avons bénéficié de trois excellentes études sur le culte des ancêtres et l'organisation de la lignée en Corée (Lee Kwang-Kyu 1977a ; Choi Jai-seuk 1966a ; Kim Taik-Kyoo 1964) et de deux études récentes sur la religion populaire et l'idéologie coréennes (Dix 1977 ; Kendall 1979). Pourtant, nous sommes encore loin d'une compréhension globale de la façon dont les croyances et les pratiques coréennes ont évolué au fil du temps, sont en corrélation avec les différents niveaux de statut social ou sont affectées par les variations régionales de la culture et de l'organisation sociale coréennes. Soucieux de proposer une monographie accessible à un lectorat assez diversifié, nous évitons dans la mesure du possible d'utiliser des mots et une terminologie disciplinaire coréens. Lorsqu'un terme coréen est particulièrement important, nous l'indiquons entre parenthèses immédiatement après sa traduction anglaise. Les orthographes coréennes de ces mots figurent dans la liste des caractères, avec des équivalents en caractères chinois pour les termes d'origine chinoise. En ce qui concerne la terminologie disciplinaire, nous n'avons adopté que le terme anthropologique de "lignage", qui est d'une importance capitale pour notre étude. Nous utilisons le terme "lignage" pour désigner un groupe organisé de personnes liées par des liens exclusivement masculins (agnatiquement) à un ancêtre ayant vécu il y a au moins quatre générations (une femme mariée peut être b...).
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)