Wilkie Collins and Copyright
Dans les œuvres et les lettres de ses dernières années, Wilkie Collins n'a cessé d'exprimer son mécontentement à l'égard des violations du droit d'auteur. Wilkie Collins et le droit d'auteur : Artistic Ownership in the Age of the Borderless Word de Sundeep Bisla se demande si ce mécontentement n'aurait pas également affecté la composition des principales œuvres de jeunesse de Collins dans les années 1850 et 60.
L'enquête de Bisla sur cette question, de manière surprenante, ne révèle pas un auteur simple qui se lance sans complexe dans la défense de ce qu'il croit lui revenir de droit. Bisla trouve plutôt un auteur engagé dans une négociation féroce avec les fondements théoriques de son moyen d'expression, le mot écrit, fondements que Jacques Derrida, déconstructionniste du vingtième siècle, a le mieux définis. Le malaise de Collins face à la violation du droit d'auteur entre en tension avec sa compréhension naissante de la nature paradoxale de l'"itérabilité" du mot, une nature qui se présente comme un conflit entre les manifestations de la répétition linguistique qui s'installent et celles qui se brisent.
Dans ses efforts pour résoudre ce paradoxe, Collins adopte un mécanisme d'autoréflexivité récursive par lequel chaque histoire se réfléchit sur elle-même dans une mesure plus fondamentale que la précédente. Cette exploration autoréflexive a des conséquences significatives sur la propre subjectivité de l'auteur, marquée par l'itérabilité, dont un exemple frappant peut être vu dans le fait que le nom recherché dans le dernier chef-d'œuvre de Collins, The Moonstone, finira par être "MON PROPRE NOM" - en d'autres termes, "WILKIE COLLINS".
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)