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Thomas Spence: The Poor Man's Revolutionary
L'année 2014 marque le 200e anniversaire de la mort d'une voix importante et originale dans l'histoire du radicalisme : Thomas Spence. Spence se décrivait lui-même comme "l'avocat du pauvre", mais il pourrait tout aussi bien être décrit comme "le révolutionnaire du pauvre", car ce qu'il préconisait était un renversement radical de l'ordre social existant. Spence n'était pas intéressé par les compromis, les réformes et les demi-libertés. L'histoire de Spence est une histoire de défi et d'ingéniosité, où l'on va de guenilles en guenilles. Aujourd'hui, le nom de Spence est peu connu, mais cela ne reflète en rien son importance. Au cours des deux premières décennies du XIXe siècle, il était synonyme d'opinion ultra-radicale. Thomas Spence a fait l'objet de quatre mémoires biographiques contemporains. De plus, trois ans après sa mort, une loi du Parlement a été adoptée interdisant "toutes les sociétés ou clubs se disant spenceens ou philanthropes spenceens". Le spencénisme semble être unique : il peut se targuer d'être la seule idéologie politique à avoir été interdite par le Parlement britannique. Le projet de Spence en faveur d'une propriété locale et démocratique de la terre a trouvé un public réceptif au sein des groupes de travailleurs pauvres. En 1817, Thomas Malthus observe que "l'idée a récemment prévalu parmi les classes inférieures de la société que la terre est la ferme du peuple, dont le loyer devrait être divisé en parts égales entre eux". Voilà, en quelques mots, le "plan de Spence". Il semble simple, mais il est porteur de profondes revendications économiques.
Ce message se propageait davantage par le biais de réunions dans les tavernes, de graffitis à la craie et de ballades que par le biais de traités publiés. En 1787, Spence s'installe à Londres et ouvre une librairie sur Chancery Lane. Il se plonge dans la turbulente sous-culture radicale de la capitale. Il vend Les droits de l'homme de Thomas Paine, ce qui lui vaut d'être emprisonné. Mais il n'était pas d'accord avec Paine sur un certain nombre de questions fondamentales. Paine n'a aucun scrupule à défendre la propriété privée des terres. Spence commence à publier un hebdomadaire à un penny, Pigs' Meat or, Lessons for the Swinish Multitude, qui aurait difficilement pu être plus incendiaire. Spence prend des risques considérables dans une ville dangereuse : espions, menaces et conspirations tournent autour de lui. Le souhait de Spence d'une "liberté parfaite" l'a souvent amené à faire un pas de plus que ses pairs. Il accorde aux femmes des droits démocratiques égaux. Pour l'époque, c'était une idée audacieuse, mais Spence est allé encore plus loin. En effet, qu'en est-il des droits des enfants ? The Rights of Infants de Spence a sans doute provoqué plus d'un sourire incrédule lors de sa publication en 1796. Pourtant, la cruauté envers les enfants était un sujet sur lequel Spence revenait sans cesse et il est normal qu'il soit cité aujourd'hui comme l'un des premiers défenseurs des droits de l'enfant au monde. C'était un homme en colère, un révolutionnaire et un insurrectionniste, mais il était animé par des préoccupations humanitaires et un intérêt général et omnivore pour l'amélioration du sort de ses semblables.
Dans ce livre, nous espérons contribuer à retrouver Spence et à le présenter à une nouvelle génération. Ce livre contient des œuvres de Spence, y compris Property in Land Every One's Right, qui n'a pas été publié depuis sa première parution il y a plus de 230 ans, ainsi que des contributions d'Alastair Bonnett, Malcolm Chase, Gregory Claeys, Rachel Hammersley, Jon Mee, John Marangos, Robert W. Rix, Joan C. Beal, Michael T. Davis et Keith Armstrong.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)