Shakespeare and Greece
Ce livre cherche à inverser l'affirmation de Ben Jonson selon laquelle Shakespeare avait « un peu de latin et moins de grec » et à prouver qu'en fait, il y a plus de grec et moins de latin dans un groupe important de textes de Shakespeare : un groupe dont l'hybridité générique (tragique-comique-historique-romance) illustre l'hybridité de la Grèce dans l'imagination du début de l'époque moderne.
Pour l'Angleterre du début des temps modernes, la Grèce était une énigme. Elle était l'origine et le sommet idéalisé de la philosophie occidentale, de la tragédie, de la démocratie, de l'effort humain héroïque et, en même temps, un exemple de décadence : un État déchu, alors sous contrôle ottoman, et donc exotique, dangereux, « autre » dans les sens les plus troublants du terme.
En effet, alors que la Grande-Bretagne s'efforçait de s'établir en tant qu'État-nation et autorité impériale en imitant les modèles grecs classiques, cette ambition a été radicalement bouleversée par l'assujettissement de la Grèce du début des temps modernes à l'Empire ottoman, qui a rendu les frontières orientales de l'Europe dramatiquement vulnérables. Se concentrant pour la première fois sur les textes « grecs » de Shakespeare (Vénus et Adonis, La Comédie des erreurs, Le Songe d'une nuit d'été, Le Travail de l'amour perdu, Troïlus et Cressida, Timon d'Athènes, Le Roi Lear, Périclès et Les Deux Nobles Gentilshommes), ce volume examine comment l'utilisation de l'antiquité et du mythe grec par Shakespeare recoupe les perceptions du pays et de son empire au début de l'époque moderne.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)