Remembering Absence: The Sense of Life in Island Greece
S'appuyant sur des recherches menées à Chios pendant la crise de la dette souveraine qui a frappé la Grèce en 2010, Nicolas Argenti suit la vie d'individus qui symbolisent les transformations affectant cette île de la mer Égée. Les témoins de la crise parlent de leur vie, mais leurs angoisses et frustrations actuelles sont exprimées en termes de crises passées qui ont façonné l'histoire dramatique de Chios, notamment l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale et la famine qui s'en est suivie, l'échange de populations entre la Grèce et la Turquie en 1922-23, et les massacres de 1822 qui ont décimé l'île au début de la guerre d'indépendance de la Grèce.
La temporalité complexe qui émerge de ces récits s'inscrit dans un contexte culturel de rituels commémoratifs, de visions extatiques, d'une guerre de fusées annuelle et d'autres pratiques incarnées qui contribuent à des formes de production de la mémoire remettant en question les hypothèses du discours sur les traumatismes, révélant que les habitants de l'île de Chios contribuent activement à forger leur place dans le temps d'une manière qui brouille les frontières entre l'historiographie, la mémoire, la religion et le mythe. .
Membre de la diaspora chiot, Argenti utilise la correspondance inédite des survivants des massacres de 1822 et de leurs descendants et réfléchit sur les histoires familiales orales et les silences dans lesquels l'île représente une absence énigmatique mais palpable. Alors qu'il explore les façons dont un corps de mémoire et une expérience culturelle de la temporalité ont été disloqués et partagés entre deux populations, son retour à Chios marque une rencontre dans laquelle les rôles traditionnels de l'ethnographe et du participant se dispersent et s'entremêlent.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)