Note :
Il n'y a actuellement aucun avis de lecteur. La note est basée sur 5 votes.
Memory Practices in the Sciences
La façon dont nous conservons les connaissances sur le passé - dans des livres, des dossiers, des bases de données - influe sur le type d'histoires que nous racontons sur le passé.
La manière dont nous enregistrons les connaissances, et le réseau de pratiques techniques, formelles et sociales qui l'entoure, affecte inévitablement les connaissances que nous enregistrons. Les façons dont nous conservons les connaissances sur le passé - dans des manuscrits, dans des livres imprimés, dans des dossiers, dans des bases de données - façonnent le type d'histoires que nous racontons sur ce passé. Dans ce regard vif et érudit sur la relation entre nos infrastructures d'information et nos informations, Geoffrey Bowker examine comment, au cours des deux cents dernières années, la technologie de l'information a convergé avec la nature et la production de la connaissance scientifique. Son récit tisse un lien entre le travail social et politique de création d'une mémoire explicite et indicielle de la science - la création d'infrastructures - et les diverses façons dont nous reconfigurons, perdons et retrouvons continuellement le passé.
À une époque où la mémoire est si bon marché et où son enregistrement est si protéiforme, Bowker nous rappelle l'importance de ce que nous choisissons d'oublier et de la manière dont nous le faisons. Dans Memory Practices in the Sciences, il se penche sur trois "époques de la mémoire" des XIXe, XXe et XXIe siècles et sur leurs reconstructions et reconfigurations particulières de la connaissance scientifique. La science centrale du XIXe siècle, la géologie, a intégré le monde social et le monde naturel dans un même ensemble temporel (malgré d'apparentes discontinuités), tout comme, d'une manière différente, la cybernétique du milieu du XXe siècle. Selon Bowker, ces deux approches ont permis de structurer le temps selon des modalités indexées par leurs technologies de l'information, afin de permettre la circulation entre le monde social et le monde naturel. Les sciences actuelles de la biodiversité, quant à elles, "répertorient le monde" d'une manière qui exclut certains espaces, certaines entités et certains moments. Nous utilisons les outils du présent pour regarder le passé, dit Bowker.
Nous projetons sur la nature nos modes d'organisation.
© Book1 Group - tous droits réservés.
Le contenu de ce site ne peut être copié ou utilisé, en tout ou en partie, sans l'autorisation écrite du propriétaire.
Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)