Note :
Ce livre est une exploration à la fois humoristique et sombre des tensions sociales à Montréal, axée sur les thèmes de la diversité culturelle et de la langue. Bien que les personnages et les intrigues soient fascinants, le récit manque de cohérence en raison d'une abondance d'intrigues secondaires non développées et de thèmes exagérés, en particulier en ce qui concerne les événements historiques liés au Québec.
Avantages:⬤ Personnages attachants et intrigants
⬤ début humoristique fort
⬤ tissage d'éléments culturels et historiques
⬤ sombrement drôle avec des moments de brillance
⬤ un mélange unique de noir, de réalisme magique et de style littéraire québécois
⬤ stimulant la réflexion et divertissant.
⬤ Intrigue incohérente avec de nombreuses histoires non développées
⬤ exposition personnelle excessive sur le séparatisme qui semble forcée
⬤ les inexactitudes historiques peuvent confondre les lecteurs
⬤ conclusion plus faible comparée au début fort.
(basé sur 5 avis de lecteurs)
Black Bird
Dans ce roman totalement original, empreint de malheur et de magie, Michel Basilieres nous fait découvrir un Montréal qu'aucune autre œuvre canadienne-anglaise n'a mis en lumière : un quartier ouvrier oublié entre les deux solitudes. Gothique, outrancier, mais tendre et sage, Black Bird est aussi libérateur que les rêves de ses personnages en fuite, et aussi captivant que les insurrections qui en fendent le cœur.
Les Desouches habitent depuis des années la même maison délabrée de la classe ouvrière montréalaise, au grand dam de leur propriétaire, et son architecture délabrée reflète parfaitement celle de la famille excentrique qui y vit. Le grand-père est un vieux pilleur de tombes acariâtre qui se délecte de l'angoisse qu'il cause à sa femme et à sa famille. L'oncle partage la même occupation, mais passe la plupart de son temps seul et ivre. Ni l'un ni l'autre n'attend avec impatience l'hiver, synonyme de perte de travail à cause du sol gelé. Le père ne partage pas leur horrible travail, mais il trouve quand même ses propres combines. À la mort de son père, la mère se couche pour oublier son chagrin et ne se réveille pas pendant des mois. Aline, une Française ordinaire, se marie avec la famille, après avoir été trompée par les manières douces de son grand-père, mais elle se retrouve aliénée dans un foyer qui a choisi de parler anglais. Marie, la petite-fille et terroriste du FLQ, pourrait partager sa langue - elle n'apprécie certainement pas qu'une partie d'elle soit anglaise - mais elle est trop absorbée par sa politique et sa colère pour s'en mêler. C'est au frère jumeau de Marie, Jean-Baptiste, qu'il revient de jouer les traducteurs occasionnels, même si, comme toujours, il préfère être à l'étage, dans sa chambre mansardée, à lire de la littérature et à écrire d'horribles poèmes. Ajoutez à cela un corbeau qui juge, un fantôme confus, un médecin fou, des voisins bizarres, des policiers anticonformistes et des morts-vivants, et vous obtiendrez les ingrédients d'un drame domestique ultime, à la montréalaise.
Lorsqu'une bombe du FLQ posée par Marie tue non seulement les étrangers attendus, mais aussi son grand-père maternel anglophone (qu'est-ce qu'il faisait dehors pour manger un sandwich à la viande fumée à cette heure-là, d'ailleurs ? ), la famille se retrouve dans une situation particulièrement malheureuse. D'un autre côté, il n'y a pas beaucoup d'étapes à franchir pour ce groupe particulier. Ce qui renvoie à l'une des merveilleuses vérités que Basilieres laisse guider ses personnages : la vie est minable et difficile aussi souvent qu'elle ne l'est pas, ce qui ne nous empêche pas de vouloir en profiter à notre manière et d'espérer des lendemains meilleurs. Comme dans la vie, il y a ici un niveau de coïncidence trop étrange pour ne pas être crédible. Lorsque le premier ministre ivre renverse un homme dans la rue, ce n'est pas seulement le petit ami de Marie et son collègue militant qui est tué, mais les flics véreux apportent le cadavre frais à la porte de grand-père pour qu'il s'en occupe comme il se doit. Lorsque des pamphlets séparatistes de Marie sont mélangés avec les recueils de poèmes de Jean-Baptiste, une peine de prison et un enlèvement font partie des résultats inattendus. Lorsque Grand-père perd un œil, sa vision s'améliore. Et alors que les événements échappent à tout contrôle, il semble que certains des Desouches soient au mieux de leur forme.
Avec Black Bird, Michel Basilieres a écrit un roman noir, une étude troublante et hilarante de la façon dont la crise d'octobre et la question du nationalisme canadien se manifestent à travers les relations désordonnées d'une famille. Et comme dans toutes les meilleures œuvres de fiction, les faits de notre histoire n'empêchent pas la vérité de se manifester, ni de raconter une bonne histoire. Comparé à des romans aussi disparates que Cent ans de solitude, The Corrections et Two Solitudes, Black Bird marque les débuts en fiction d'un conteur magistral et très divertissant.
© Book1 Group - tous droits réservés.
Le contenu de ce site ne peut être copié ou utilisé, en tout ou en partie, sans l'autorisation écrite du propriétaire.
Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)