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Nomenclatures of Invisibility
À travers une perspective à la fois historique et politique, Mahtem Shiferraw s'intéresse aux expériences personnelles et collectives de la migration, de la maternité et des notions compliquées de foyer dans le contexte de l'immigration.
Dans Nomenclatures of Invisibility, Shiferraw nous invite à faire de la place pour les multitudes de soi que nous portons lorsque nous migrons au-delà des frontières du corps, de la langue et de l'État. Grâce à une poétique décoloniale, qui donne un nom à tout ce qui se trouve sur son chemin, de la colonisation italienne de l'Érythrée (et de l'échec de la colonisation de l'Éthiopie) à son eucalyptus bien-aimé, elle brouille les frontières physiques et temporelles, rendant hommage aux ancêtres du passé, du présent et de l'avenir. Shiferraw écrit sans complexe contre l'effacement, contre l'invisibilité, créant au contraire un espace qui accueille le deuil avec amour, qui peut soigner les blessures contenues et retenues dans le corps qui voyage sans fin. Brillants d'abondance et de texture, les poèmes de Shiferraw démantèlent la stérilité du langage de l'empire, à la fois historique et actuel.
Dans Nomenclatures of Invisibility, Mahtem Shiferraw construit une maison à l'intérieur de ses poèmes, nommant attentivement ceux qui existent en eux, les sortant de l'invisibilité et les amenant à la lumière radieuse : « Nous marchons aussi à l'unisson : nos dos se plient en même temps, / nos bras se brisent, nos abdominaux sont frappés de silence, nos cuisses saignent. À travers tout cela, je me demande si je suis encore éclairé. Et eux, à nouveau... qu'est-ce que tu serais d'autre... ».
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)