Metamorphoses: City Lights Spotlight No. 22
Une élégie païenne pour les États-Unis, superposant la Rome antique à San Francisco, les Métamorphoses d'Evan Kennedy cherchent à s'affirmer dans le changement.
Ce qui ressort le plus de la poésie d'Evan Kennedy, ce sont ses liens. Ce qui pourrait apparaître au premier abord comme une innovation stylistique ou syntaxique, et qui l'est d'ailleurs aussi, revient en arrière afin de lier ou de relier les différents temps délirants (passé, présent, futur) d'une biomasse d'innocence ou d'humilité, peut-être blakeenne ou wordsworthienne" -- Bruce Boone, Jacket2.
Les Métamorphoses s'inspirent du poème épique d'Ovide pour explorer le caractère glissant de l'identité. Dans des poèmes qui passent du récit de voyage à l'élégie, du documentaire sur la nature au simple enregistrement des réalités de la vie quotidienne, Kennedy se concentre sur la transformation, personnelle et collective, dans un empire en déclin, dans un monde transfiguré par les bouleversements écologiques.
Comme dans un rêve fiévreux sur le Déclin et la chute de Gibbon, Kennedy a un pied dans la Rome antique et l'autre dans le San Francisco contemporain, reconnaissant les "transformations de cette ville (qu'il) aime" en "horribles condos d'acier et de verre" à côté de maisons victoriennes. Le poète étaye des fragments contre cette décadence culturelle en cultivant un mysticisme païen ironique, qu'il offre des dévotions à Attis et Apollon, qu'il bannisse Madonna de son panthéon ou qu'il place l'empereur jumeau et farceur notoire Elagabalus dans l'East Bay. Les transformations du livre s'étendent même à son concept central, puisque Kafka fait irruption dans les débats pour contester la revendication d'Ovide à l'égard du laurier.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)