Useful Lies
En utilisant une forme de technologie plus ancienne, l'artiste français Ric Antoine se débarrasse des concepts modernes dans sa quête de simplicité, de solitude et de vérités fondamentales. Les œuvres évoquent le passage du temps mais aussi un sentiment d'intemporalité.
L'exposition Mensonges utiles rassemble plusieurs séries parmi les dernières qu'il a produites. À l'exception d'une seule boîte en carton dans Les Intrus - une série qui met en évidence le corps humain et la fragilité des abris - rien dans les photographies ne les date. Pourtant, les cadrages et les recadrages sont tout à fait modernes, ce qui permet d'éviter tout sentiment de nostalgie.
Il ne s'agit pas d'une tentative de reproduire des photographies du XIXe siècle, mais plutôt d'une incursion dans un territoire inexploré qui utilise le passé pour rédiger de nouvelles histoires . Le procédé au collodion permet également de traduire visuellement le sentiment d'être pris entre deux forces : la recherche de la perfection et le désir d'accepter les défauts.
Plus spécifiquement, Antoine est attiré à la fois par la Nouvelle Objectivité allemande des années 1920, qui rejette l'expressionnisme, et par le mouvement connu sous le nom de pictorialisme. Son médium s'accorde avec son intérêt pour la Nouvelle Objectivité en permettant une grande précision et des détails très fins.
En même temps, le procédé est très pictural, car l'artiste peint essentiellement la plaque de verre avec un enduit sensible, qui coule et s'égoutte et doit être contrôlé. Cette tension entre l'exactitude et l'imperfection ouvre les œuvres, créant des scènes qui sont à la fois fidèles à la nature et évocatrices de leurs propres réalités .
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)