Note :
Le livre « Capital Rules : The Construction of Global Finance » de Rawi Abdelal présente une perspective contre-intuitive sur la libéralisation de la finance mondiale, attribuant ses racines davantage aux mouvements socialistes européens, en particulier français, qu'aux initiatives capitalistes américaines. Il remet en question les récits populaires qui accusent les institutions financières cupides d'être responsables de l'effondrement financier mondial, en mettant l'accent sur les fondements politiques plutôt que scientifiques de la mondialisation financière. Bien que l'ouvrage offre des perspectives substantielles et une rigueur académique, il risque de ne pas trouver d'écho auprès des lecteurs à la recherche de récits sensationnels ou de reproches tranchés.
Avantages:Offre une perspective bien documentée et contre-narrative sur la libéralisation financière mondiale. Remet en question les idées préconçues des conservateurs et des libéraux. Souligne le rôle des organisations politiques européennes et des socialistes français dans l'élaboration de la finance mondiale. Fournit un contexte historique important et des données sur l'évolution des marchés financiers.
Inconvénients:Peut ne pas attirer les lecteurs à la recherche de récits sensationnels ou simplifiés sur les crises financières. Certains lecteurs peuvent trouver l'ouvrage dense ou trop académique. L'absence de blâme à l'égard de cibles familières comme Wall Street pourrait décevoir ceux qui s'attendent à une critique typique du système financier.
(basé sur 1 avis de lecteurs)
Capital Rules: The Construction of Global Finance
Écouter une courte interview de Rawi AbdelalHost : Chris Gondek - Producteur : Heron & Crane.
L'essor des marchés financiers mondiaux au cours des dernières décennies du vingtième siècle reposait sur une idée fondamentale : les capitaux devaient pouvoir traverser les frontières nationales avec un minimum de restrictions et de réglementations. La liberté des mouvements de capitaux est devenue la nouvelle orthodoxie.
Dans une histoire intellectuelle, juridique et politique de la mondialisation financière, Rawi Abdelal montre que cela n'a pas toujours été le cas. Les transactions couramment effectuées par les banquiers, les gestionnaires et les investisseurs au cours des années 1990 - négociation d'actions et d'obligations étrangères, emprunts en devises étrangères - étaient illégales dans de nombreux pays depuis des décennies, et parfois depuis seulement un an ou deux.
Comment et pourquoi le monde est-il passé d'une orthodoxie de la libre circulation des capitaux en 1914 à une orthodoxie du contrôle des capitaux en 1944, puis à un retour en arrière en 1994 ? Comment ces normes de comportement approprié ont-elles été codifiées et transmises au niveau international ? Contrairement aux idées reçues, M. Abdelal affirme que ni le Trésor américain ni les banquiers de Wall Street n'ont préféré ou promu des règles multilatérales et libérales pour la finance mondiale. Ce sont plutôt les décideurs politiques européens qui ont conçu et promu les règles libérales qui composent l'architecture financière internationale. Alors que les responsables politiques américains ont eu tendance à adopter une mondialisation unilatérale et ad hoc, les responsables politiques français et européens ont promu une mondialisation "gérée" et fondée sur des règles. Ce débat sur le caractère de la mondialisation se poursuit aujourd'hui.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)