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Metamorphoses
Nous sommes tous fascinés par le mystère de la métamorphose, de la chenille qui se transforme en papillon. Leurs corps n'ont presque rien en commun. Ils ne partagent pas le même monde : l'un rampe sur le sol, l'autre bat des ailes dans les airs. Et pourtant, ils sont une seule et même vie.
Emanuele Coccia affirme que la métamorphose - le phénomène qui permet à une même vie de subsister dans des corps disparates - est la relation qui lie toutes les espèces entre elles et unit le vivant au non-vivant. Bactéries, virus, champignons, plantes, animaux, tout cela n'est qu'une seule et même vie. Chaque espèce, y compris l'espèce humaine, est la métamorphose de toutes celles qui l'ont précédée : la même vie qui se bricole un nouveau corps et une nouvelle forme pour exister autrement. Et il n'y a pas d'opposition entre le vivant et le non-vivant : la vie est toujours la réincarnation du non-vivant, un carnaval de la substance tellurique d'une planète - la Terre - qui tire sans cesse de nouveaux visages et de nouvelles manières d'être de la moindre particule de son corps disparate.
En mettant en évidence ce qui unit l'homme aux autres formes de vie, la brillante réflexion de Coccia sur la métamorphose nous encourage à abandonner notre vision de l'espèce humaine comme statique et indépendante et à reconnaître au contraire que nous faisons partie d'une forme de vie beaucoup plus vaste et interconnectée.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)