Avis des lecteurs
Résumé:Le livre « Ministry in a New Light » de Richard McBrien offre une vue d'ensemble des éléments théologiques et pratiques du ministère, en se concentrant particulièrement sur le ministère laïc au sein de l'Église catholique romaine. Il allie une théologie solide à un langage accessible, bien qu'il couvre un large champ d'application en un nombre limité de pages, ce qui se traduit par un traitement quelque peu superficiel du sujet.
Avantages:Le livre est théologiquement solide, œcuménique dans son ton, et sert d'introduction utile avec des questions de discussion et des résumés pertinents. Il synthétise avec succès la pensée théologique contemporaine et offre un aperçu concis de l'histoire, de la théologie et de la spiritualité du ministère.
Inconvénients:Le champ d'application est assez large pour un livre court, ce qui conduit à un traitement superficiel des sujets abordés. Il ne peut être considéré comme un ouvrage complet à lui seul.
(basé sur 4 avis de lecteurs)
Titre original :
Ministry: A Theological, Pastoral Handbook
Contenu du livre :
Chapitre 1.
QU'EST-CE QUE LE MINISTÈRE ?
Avant de lire ce chapitre, griffonnez une définition du ministère sur une feuille de papier. L'exercice montrera que ce n'est pas si simple qu'il n'y paraît. Le ministère englobe une myriade de fonctions, mais son ensemble est plus que la somme de ces fonctions. (Si vous écrivez votre définition maintenant, vous pourrez vérifier après avoir terminé le chapitre si elle tient compte de tous les éléments importants. )
Il est en effet difficile de trouver des définitions claires du ministère. Dans l'ouvrage majeur de Bernard Cooke, "Ministry to Word and Sacraments" (Philadelphie, PA : Fortress Press, 1976), qui compte plus de six cents pages à double colonne, il n'y a pas de définition du ministère. Au lieu de cela, il y a une description complète et détaillée de certaines de ses fonctions : formation de la communauté, proclamation de la parole de Dieu, service du peuple de Dieu, service du jugement de Dieu et célébration des sacrements.
Edward Schillebeeckx, O. P., dans son premier livre sur le sujet, "Ministry : Leadership in the Community of Jesus Christ" (New York : Crossroad/ Continuum, 1981), n'a pas non plus donné de définition explicite en tant que telle, bien qu'il s'en soit parfois approché. Le ministère dans l'Église n'est pas un statut ou un état, mais un service, une fonction au sein de la "communauté de Dieu" et donc un "don du Saint-Esprit" (p. 37). Dans une suite, "L'Église à visage humain : A New and Expanded Theology of Ministry" (New York : Crossroad/ Continuum, 1985), le ministère en vient à signifier pour Schillebeeckx à la fois "la cristallisation spécifique d'un charisme universel de l'esprit" et "un don de l'Esprit réservé à certains chrétiens ayant une fonction dans l'Église" (p. 81).
Bien que le Père Schillebeeckx ne nous ait pas donné une définition utile, il a fait deux remarques importantes : (1) le ministère est à la fois universel et particulier, et (2) le ministère est une fonction, et non un état. Ces deux distinctions sont cruciales, la seconde l'étant encore plus que la première. On ne devient pas ministre pour "devenir" ministre, c'est-à-dire pour entrer dans l'état ministériel. On devient ministre pour "faire" du ministère, c'est-à-dire pour remplir la fonction de ministre.
Cela ne veut pas dire que l'activité extérieure est plus importante que les dispositions internes ou spirituelles. Bien sûr, il faut être un chrétien authentique avant de pouvoir exercer efficacement un ministère chrétien. Plus on est authentiquement chrétien, plus le ministère est efficace.
Yves Congar, O.P., peut-être le plus grand ecclésiologue de ce siècle, parle de différents "niveaux" de ministère. Il suggère qu'il y a trois niveaux. Le premier est le ministère général, enraciné dans les dons du Saint-Esprit et exprimé dans divers services occasionnels, spontanés et passagers - par exemple, des parents catéchisant leurs enfants, un couple marié donnant des conseils à d'autres qui pourraient avoir des difficultés dans leur mariage, des personnes visitant les malades et les prisonniers ou animant des groupes d'étude biblique. Le deuxième niveau est celui des ministères reconnus publiquement et plus directement liés aux besoins et aux activités habituelles de l'Église - par exemple, les catéchistes permanents, les lecteurs, les ministres de l'eucharistie, les directeurs de chorale. Et le troisième niveau est celui des ministères ordonnés, qui sont, pour Congar, des fonctions publiques dont la base est sacramentelle - par exemple, le diaconat, le presbytérat et l'épiscopat.
Un autre théologien dominicain (et un de mes collègues à l'Université de Notre Dame), le Père Thomas F. O'Meara, propose une définition facile à découvrir dans son livre " Theology of Ministry " (New York : Paulist Press, 1983). Le ministère chrétien ""est l'activité publique d'un disciple baptisé de Jésus-Christ qui découle du charisme de l'Esprit et d'une personnalité individuelle au nom d'une communauté chrétienne pour témoigner du royaume de Dieu, le servir et le réaliser"" (p. 142).
Le ministère, selon le Père O'Meara, a six caractéristiques : (1) faire quelque chose ; (2) pour l'avènement du royaume ; (3) en public ; (4) au nom d'une communauté chrétienne ; (5) qui est un don reçu dans la foi, le baptême et l'ordination ; et (6) qui est une activité avec ses propres limites et son identité au sein d'une diversité d'actions ministérielles (" Théologie du ministère ", p. 136).
Ces tentatives de définition par d'importants théologiens catholiques recoupent de manière significative les efforts similaires de théologiens d'autres traditions chrétiennes et de diverses consultations œcuméniques. Le dialogue luthérien-catholique aux États-Unis, par exemple, fait une distinction entre le ministère avec une minuscule et le ministère avec une majuscule. Le ministère avec un "m" minuscule appartient à chaque chrétien baptisé et implique la tâche de proclamer l'évangile à tous, croyants et non-croyants. Chacun de nous participe à ce ministère dans la mesure où il appartient au peuple sacerdotal qu'est l'Église. Le ministère (avec un "M" majuscule) est une forme particulière de service au sein et pour le compte de l'Église dans sa mission pour le monde. Il s'agit d'un ministère de proclamation de l'Évangile, de célébration des sacrements, d'assistance aux fidèles, de témoignage et de service. Il se tient aux côtés du peuple de Dieu sous l'autorité du Christ, mais il parle aussi au nom du Christ à son peuple. (Voir les lectures suggérées à la fin de ce chapitre pour des informations sur " Lutherans and Catholics inDialogue : Eucharistie et ministère ").
La déclaration dite de Lima, "Baptême, Eucharistie et ministère" (document de Foi et constitution n° 111, Conseil oecuménique des Eglises, 1982), établit une distinction similaire entre le ministère général, qui est enraciné dans les dons de l'Esprit Saint et accordé à chaque membre de l'Eglise, et le ministère ordonné, au sujet duquel il y a, bien sûr, désaccord. Selon le document de Lima, le mot "ministère", dans son sens le plus large, "désigne le service auquel tout le peuple de Dieu est appelé, que ce soit en tant qu'individus, en tant que communauté totale ou en tant qu'Église universelle". Les mots "ministère" ou "ministères" "peuvent aussi désigner les formes institutionnelles particulières que ce service peut prendre" (II, 7, b, p. 21). Le terme "ministère ordonné", quant à lui, "désigne les personnes qui ont reçu un charisme et que l'Eglise nomme pour le service par..." (II, 7, b, p. 21).
Autres informations sur le livre :
| ISBN : | 9780060653248 |
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| Reliure : | Broché |
| Année de publication : | 2016 |
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