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Mourning the Dream-Amor Fati
La figure intérieure de la victime aveugle, celle qui a le pouvoir de résister à l'attraction obscure de la dynamique archétypale de la maladie et de la plénitude, a été particulièrement active pendant une longue période après que j'ai perdu la vue.
Elle a continué à chercher ce que je ne pouvais pas voir, vérifiant chaque œil encore et encore séparément, criant son désespoir à l'autre œil pour voir s'il ne pouvait pas saisir ce que celui-ci ne pouvait pas. Comme une métaphore pointant vers quelque chose que l'on ne voit pas - une matière d'ombre à laquelle on ne s'identifie pas - l'âme de ma cécité ne cessait de tendre la main au-delà de son confinement claustrophobique vers le noir qui l'envahissait.
Elle s'efforçait sans relâche de rester connectée au non-moi qui pourrait l'aider à apprendre à voir d'une manière moins littérale. Je réfléchis aujourd'hui à la manière dont la vision et mon sens de l'identité sont devenus symbiotiques, en ce sens que ce que je pouvais voir, je sentais que cela faisait toujours partie de moi ; je pouvais toujours être entière. J'avais encore une relation avec ces parties de mon expérience.
Et ce que je ne pouvais pas voir, n'était pas perdu pour moi, disparaissait à jamais, comme si mon sens même de moi-même était soudainement indisponible, absent. Mort.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)