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Violence: An Interdisciplinary Approach to Causes, Consequences, and Cures
Malgré les progrès médicaux considérables réalisés dans le traitement des maladies chroniques tout au long du XXe siècle, les homicides et les suicides sont restés les principales causes de décès dans le monde. Collectivement, l'impact de la mort violente sur la santé humaine est l'un des problèmes sociaux les plus urgents auxquels est confrontée la santé publique mondiale contemporaine. Globalement, l'Organisation mondiale de la santé estime qu'environ un tiers des 5,8 millions de décès annuels dus à des blessures sont attribués à la violence, dont 15 % au suicide, 11 % à l'homicide et 3 % à la guerre. Si les taux de mort violente se maintiennent, on prévoit que l'homicide passera de la 22e à la 17e place et le suicide de la 16e à la 12e place parmi les principales causes de décès pour tous les âges d'ici 2030 (OMS, 2010). Ces taux affectent de manière disproportionnée les groupes d'âge les plus jeunes, les hommes et les pays à faible revenu. En 2004, l'homicide était la quatrième et le suicide la cinquième cause de décès dans le monde pour les personnes âgées de 15 à 29 ans. Selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé, les morts violentes continuent d'augmenter et l'on estime à 804 000 le nombre de décès dus au suicide en 2012, ce qui fait du suicide la deuxième cause de décès dans la tranche d'âge des 15-29 ans (OMS, 2014). Outre le sexe et l'âge, la charge mondiale des morts violentes n'est pas ressentie de la même manière dans toutes les nations et régions géographiques.
Le nombre d'homicides a diminué dans les pays plus développés et riches en ressources, alors qu'il a augmenté dans les pays moins développés et instables. Inversement, les taux de suicide continuent d'augmenter dans les pays à revenus moyens et élevés, alors qu'ils stagnent dans les pays à faibles revenus.
Jusqu'à récemment, l'étude de la violence était fragmentée entre plusieurs domaines définis arbitrairement. Par exemple, l'homicide a été presque exclusivement étudié par les criminologues, le suicide également exclusivement réservé aux psychiatres, la guerre déléguée aux politologues et aux historiens, et les formes de violence spécifiques à une culture, telles que les mutilations génitales, aux anthropologues. Cette situation a constitué un obstacle majeur à nos progrès dans le décryptage des causes de la violence d'une manière qui pourrait être la plus efficace possible pour orienter nos efforts de recherche et de prévention. Comme le proverbial aveugle décrivant un éléphant, le manque d'intégration interdisciplinaire a conduit à une compréhension fragmentaire de la bête qu'est la violence.
Les encyclopédies et autres ouvrages ont tenté de rassembler certains de ces domaines, et les séminaires et conférences sur la violence se sont multipliés dans divers domaines, mais il manque un ouvrage cohérent qui organise les informations actuelles et les formule dans une perspective de réflexion sur le problème. Les étudiants qui souhaitent acquérir une base solide de connaissances avant de passer à des domaines de spécialisation, et les universitaires qui souhaitent intégrer leurs connaissances dans une perspective d'ensemble, n'ont eu nulle part où aller. Les instructeurs qui voudraient donner un cours d'introduction n'ont pas trouvé de source capable d'intégrer l'information.
Ce texte ne suppose aucune exposition préalable à l'étude de la violence. Bien qu'il s'adresse aux étudiants en criminologie et en santé mondiale, il ne contient aucun jargon et ne nécessite aucune connaissance préalable. Il peut servir d'aperçu complet avant que les étudiants ne se lancent dans le domaine de leur choix : prévention de la violence, résolution des conflits, pratique juridique, éthique de la santé mondiale ou défense des droits de l'homme. Il peut également servir de guide pour rassembler les informations disparates que l'on a étudiées très probablement de manière fragmentaire. Afin de rendre le matériel accessible et d'encourager les échanges interdisciplinaires, ce livre est assez unique dans sa structure : il ne commence pas par une liste de sujets mais par des domaines de recherche, en commençant par le plus fondamental mais sans impliquer de hiérarchie dans un sens ou dans l'autre. Chaque chapitre tente d'expliquer comment son sujet est lié aux autres.
Les chapitres s'attacheront également à mettre en lumière un large éventail d'informations nouvelles, en particulier celles qui sont apparues au cours des vingt dernières années, à mesure que l'intérêt pour ce domaine s'est étendu au-delà des États-Unis pour englober le monde entier. Les informations provenant des pays à revenu faible et moyen, où se produit la majeure partie de la violence mondiale, sont particulièrement importantes et mises en valeur. Ce texte tient compte de l'évolution de la prise de conscience de l'expérience psychologique et culturelle subjective des auteurs de violences, de la manifestation et des effets des traumatismes, ainsi que de l'accumulation des connaissances sociologiques, anthropologiques, politico-économiques et environnementales sur leurs origines. Le livre explore également les liens croissants entre les différents types de violence et l'expansion (et la clarification) nécessaire des définitions qui en découle.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)