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The Paradelle
« Il y a quelques années, j'ai écrit un poème que j'ai intitulé « Paradelle pour Susan ». C'est la seule paradelle jamais écrite, car j'ai inventé la forme pour écrire le poème.
Ce que j'ai voulu faire, c'est écrire un poème formel intentionnellement mauvais. Auden a dit qu'il n'y avait rien de plus drôle que la mauvaise poésie, et j'ai pensé qu'une tentative de poème formel horriblement mutilé pourrait avoir des résultats humoristiques. J'ai envisagé d'utiliser une forme déjà existante, mais je me suis dit qu'on écrivait déjà suffisamment de mauvais sonnets et de mauvaises sestinas de nos jours pour ne pas ajouter à la pile.....
La paradelle vous invite à entrer dans le jeu en vous proposant de répéter des comptines, puis vous confronte soudain à un défi verbal extrême. Elle passe du confort de la répétition à l'anxiété des mots croisés, qui consiste à faire entrer un vocabulaire spécifique dans un espace étroitement délimité.
Alors que le niveau de difficulté de la plupart des formes de vers reste relativement constant tout au long de l'ouvrage, le paradelle passe en accéléré du jardin d'enfants à l'université, puis revient plusieurs fois au jardin d'enfants et se termine dans un groupe de réflexion appelé l'Institut pour les jeux de mots avancés. D'où la double nature sautillante de la paradelle, si instable, si schizo, si adaptée à notre époque....
». Billy Collins, extrait de l'introduction.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)