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Governance by Numbers: The Making of a Legal Model of Allegiance
Le rêve occidental de l'harmonie sociale par les nombres perturbe aujourd'hui tous nos cadres juridiques familiers - l'État, la démocratie et le droit lui-même. Sa vision scientiste a façonné à la fois le taylorisme et la planification soviétique, et aujourd'hui, avec la « mondialisation », elle s'épanouit sous la forme de la gouvernance par les nombres.
Rejetant l'objectif de gouverner par des lois justes et s'appuyant sur les technologies de l'information et de la communication, la gouvernance défend un nouvel idéal normatif consistant à atteindre des objectifs mesurables. Les programmes supplantent la législation et la gouvernance remplace le gouvernement. Cependant, la gestion par objectifs ravive des formes de droit typiques de la vassalité économique.
Lorsqu'une personne n'est plus protégée par une loi s'appliquant également à tous, la seule solution est de faire allégeance à un plus fort que soi. L'État de droit avait déjà assuré le principe d'un pouvoir impersonnel, mais en poussant ce principe à l'extrême, la gouvernance par les nombres a paradoxalement engendré un monde régi par les liens d'allégeance.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)