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Titre original :
West of Eden: Communes and Utopia in Northern California
Contenu du livre :
Dans l'ombre de la guerre du Viêt Nam, une partie importante de toute une génération a refusé le rôle qui lui était assigné dans le siècle américain. Certains ont porté leur politique révolutionnaire dans la rue, d'autres ont simplement décidé de s'en détourner, cherchant à construire ensemble un autre monde, en dehors de l'État et du marché. West of Eden retrace la remarquable floraison du communautarisme dans les années 1960 et 1970, alimentée par un rejet radical du marché des entreprises de la guerre froide, des visions utopiques d'une planète verte et pacifique, les nouvelles technologies du son et de la lumière, et les arts anciens de la libération extatique. L'ouvrage se concentre sur la région de la baie de San Francisco et son arrière-pays, qui sont depuis longtemps des espaces créatifs d'expérimentation sociale. L'économie du don de Haight-Ashbury - sa clinique gratuite, ses concerts et son théâtre de rue - et les zones libérées de Berkeley - Sproul Plaza, Telegraph Avenue et People's Park - s'inscrivaient dans un réseau plus large de coopératives de producteurs et de consommateurs, de conspirations alimentaires et de projets collectifs.
À l'aide de mémoires et de flashbacks, d'histoires orales et de sources d'archives, West of Eden explore les racines historiques profondes et les héritages durables, bien que souvent désavoués, de l'extraordinaire impulsion des énergies radicales qui ont généré des formes de vie collective au-delà de la famille nucléaire et du monde de la consommation privée, y compris les contradictions évidentes dans des figures telles que le gourou/prédateur ou le hippie/entrepreneur. On y trouve des portraits saisissants de la vie dans les communes rurales de Mendocino et de Sonoma, ainsi que des essais sur les foyers communautaires des Black Panthers à Oakland, les Diggers de San Francisco, l'occupation d'Alcatraz par les Amérindiens, les pionniers des espaces de vie/travail pour les artistes et le dôme Bucky, forme architecturale emblématique des années soixante.
En raison de l'amnésie qui prévaut - en partie imposée par les récits officiels, en partie auto-imposée au lendemain de la défaite - West of Eden n'est pas seulement un acte nécessaire de récupération, aidant à enregistrer les histoires non écrites de la génération hétéroclite de communards et d'antinomiens aujourd'hui disparus, mais il est également conçu comme une offrande à la génération future qui trouvera ici, dans les décombres du vingtième siècle, un passé qu'elle pourra utiliser - et dont elle aura besoin - pour passer des privations du capitalisme marchand à une vie ample en commun.
