Note :
L'ouvrage de Kristin Hoganson examine l'impact du consumérisme sur les femmes blanches américaines des classes moyennes et supérieures à l'âge de Gilded et au début de l'ère progressiste, révélant comment leur engagement envers les cultures étrangères, principalement par le biais de la consommation de biens, reflète des dynamiques sociales complexes autour de l'empire et du genre. Bien que l'ouvrage fournisse une analyse historique détaillée, il est critiqué pour son traitement de la théorie post-coloniale et sa négligence des voix colonisées.
Avantages:L'ouvrage propose une solide histoire transnationale, analysant efficacement les liens entre la consommation et les attitudes culturelles des femmes des classes moyennes et supérieures. L'exploration par Hoganson des différentes dimensions de la consommation, y compris la décoration intérieure, l'alimentation et les voyages, est sophistiquée et montre la complexité de la manière dont ces femmes ont appréhendé l'« extranéité ». Le récit permet de mieux comprendre comment les biens de consommation ont façonné la domesticité américaine et contribué à l'impérialisme américain.
Inconvénients:Les critiques soulignent l'application négligente de la théorie post-coloniale, notamment en ce qui concerne l'absence de véritables sujets colonisés dans le récit. L'interprétation de Hoganson, qui conduit à l'idée que l'empire a été libérateur pour ces femmes, est considérée comme problématique. L'analyse interpréterait mal la relation entre la domesticité américaine et les contextes mondiaux, sans prendre en compte de manière adéquate les voix des subalternes.
(basé sur 2 avis de lecteurs)
Consumers' Imperium: The Global Production of American Domesticity, 1865-1920
Les histoires de l'âge doré et de l'ère progressiste tendent à caractériser les États-Unis comme une nation expansionniste désireuse d'américaniser le monde sans se transformer elle-même. Dans Consumers' Imperium, Kristin Hoganson révèle l'autre moitié de l'histoire, démontrant que les années entre la guerre civile et la Première Guerre mondiale ont été marquées par une consommation accrue d'importations et des efforts acharnés pour paraître cosmopolites.
Mme Hoganson trouve des preuves de l'existence de liens internationaux dans des lieux essentiellement domestiques, à savoir les foyers américains. Elle montre que les femmes blanches aisées de cette époque ont manifesté un vif intérêt pour les autres cultures par le biais d'objets ménagers importés, de la mode, de la cuisine, des réceptions, des clubs de voyage en fauteuil et du mouvement des cadeaux aux immigrants. Des rideaux aux vêtements, des fêtes autour du monde aux expositions d'art et d'artisanat des pays d'origine, Hoganson présente une nouvelle perspective sur les États-Unis dans le monde en déplaçant l'attention des exportations vers les importations, de la production vers la consommation, et des hommes vers les femmes.
Elle montre clairement que la mondialisation ne s'est pas seulement produite au-delà des côtes américaines, grâce à la puissance militaire et industrielle des États-Unis, mais qu'elle s'est aussi produite chez nous, grâce aux importations, aux immigrants, aux connaissances géographiques et aux préférences des consommateurs. Voici une histoire internationale qui commence chez soi.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)