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Hay carta en tu buzn?
Comme une mer et sa distance, les lettres vont et viennent. Des vagues, du sel et des mots, des rencontres et des égarements, des nuits noires et, de temps en temps, une lueur. Rien qui ne succombe à l'immédiat ou à l'impératif : il faut reconstruire un passé et cela prendra le temps qu'il faudra.
Une histoire d'amour, pourrait-on dire, comme beaucoup d'autres, comme chacune en particulier ; parce qu'il y a différentes façons d'aborder l'amour, et donc chaque argument, chaque anecdote, est différent et porte dans ses entrailles l'individualité absolue de ce lien. Aucune n'est semblable à une autre : elles sont toutes uniques et irremplaçables.
Pendant des mois, les protagonistes, les agonistes, les agnostiques ouvriront et/ou fermeront leurs discours et, comme s'il s'agissait d'un tissu, ils en élaboreront la texture, le tamis, jusqu'à ce qu'ils atteignent le lin fin final... ou la soie, et le rideau, comme les uns et les autres aiment à le partager. Ils vont alors, à partir des fils d'une relation apparemment tronquée (mais jamais exilée), filer, coudre, tisser jusqu'à combler les lacunes : les tresser, les exorciser, les illuminer, les guérir. C'est ainsi que le lecteur apprend (petit à petit, et parfois en jouant avec d'exquises contradictions, elles aussi apparentes) ce qui s'est passé, ce qui s'est passé entre eux pendant les nombreuses années de leur absence. Et, par conséquent, ce qui doit se passer, ce qui peut se passer à partir de maintenant.
Ana Guillot (Extrait de la préface du livre)
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)