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Comment garder une amitié intacte quand la maladie d'Alzheimer a volé le terrain commun de la langue, de la mémoire et de l'expérience qui vous unit ?
Dans des moments brefs et bien dessinés, Dislocations de Sylvia Molloy enregistre la perte progressive d'une amie bien-aimée, M. L., une disparition à la fois attendue (noms oubliés, moments oubliés) et douloureusement surprenante (le retour à un espagnol formel et correct par rapport à la langue vernaculaire qu'ils partageaient auparavant). Il y a aussi des moments d'émerveillement : M. L. ne trouve plus les mots pour dire qu'elle a le vertige, mais elle peut traduire ce message de l'espagnol à l'anglais, lorsqu'il est transmis par un ami.
Cette perte touche également Molloy dans sa perception d'elle-même - la personne qu'elle est par rapport à M. L. s'efface au fur et à mesure que la mémoire de son amie s'estompe. Mais l'écrivain demeure : Je n'écris pas pour boucher les trous et faire croire aux gens (ou à moi-même) qu'il n'y a rien à voir ici, mais plutôt pour témoigner des inintelligibilités, des brèches et des silences. C'est ma continuité, celle du scribe ».
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)