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Decolonizing Memory: Algeria and the Politics of Testimony
L'ampleur de la violence juridique exercée par les Français pour coloniser et occuper l'Algérie (1830-1962) est telle que seules des œuvres esthétiques ont pu en enregistrer les effets durables.
Dans Decolonizing Memory, Jill Jarvis examine le pouvoir de la littérature à fournir ce que les données démographiques, les faits historiques et les procès juridiques n'ont pas permis d'attester et de rendre compte de cette destruction. Reprenant le travail inachevé de la décolonisation depuis 1962, les écrivains algériens ont joué un rôle crucial en forgeant la mémoire historique et en nourrissant la résistance politique - leur travail aide à rendre possible ce que la violence de l'État a rendu presque impensable.
En rassemblant des lectures de textes multilingues de Yamina Mechakra, Waciny Laredj, Zahia Rahmani, Fadhma A th Mansour Amrouche, Assia Djebar et Samira Negrouche, ainsi que des textes théoriques, juridiques, visuels et militants de la guerre de libération nationale (1954-1962) et de la guerre contre les civils (1988-1999), ce livre remet en question les cadres temporels et géographiques qui ont implicitement organisé les études de la mémoire culturelle autour de points de référence euro-américains. Jarvis montre comment cette littérature réécrit l'histoire, conteste l'autorité de l'État pour arbitrer la justice, et cultive des archives multilingues pour imaginer des futurs décolonisés.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)