Note :
Le livre d'Adele Reinhartz, « Cast Out of the Covenant », explore la relation entre le judaïsme et l'antijudaïsme dans l'Évangile de Jean, en proposant la « théorie de la propulsion », qui suggère que les chrétiens ne se sont pas simplement séparés du judaïsme, mais ont cherché à s'infiltrer et à revendiquer le statut privilégié de peuple de l'alliance de Dieu. Les critiques soutiennent que sa thèse manque de preuves substantielles, en particulier en ce qui concerne le contexte historique et les incohérences perçues dans son argumentation. Bien que son écriture soit reconnue comme claire et érudite, elle est jugée plus adaptée aux universitaires qu'au grand public.
Avantages:Le livre est bien écrit et offre un aperçu précieux des différences entre le judaïsme et le christianisme. Il présente une perspective unique sur les relations historiques entre les deux religions et encourage les discussions critiques entre chercheurs.
Inconvénients:Les critiques estiment que la thèse de Reinhartz n'est pas suffisamment étayée par des preuves historiques, notamment en ce qui concerne la chronologie des textes religieux et le rôle de l'identité galiléenne. L'ouvrage est peut-être trop complexe pour le grand public et s'adresse davantage à un public universitaire.
(basé sur 1 avis de lecteurs)
Cast Out of the Covenant: Jews and Anti-Judaism in the Gospel of John
L'Évangile de Jean place ses lecteurs, ses auditeurs et ses interprètes devant un grave problème : comment concilier la spiritualité exaltée de l'Évangile et sa connaissance approfondie du judaïsme avec sa description des Juifs comme les enfants du diable (Jean 8:44) qui ont persécuté le Christ et ses disciples ? Une solution largement répandue à ce problème est ce que l'on appelle "l'hypothèse de l'expulsion". Selon cette hypothèse, le quatrième Évangile a été adressé à un groupe juif de croyants en Christ qui avaient été expulsés de la synagogue en raison de leur foi.
Les éléments antijuifs expriment leur ressentiment naturel face à la manière dont ils ont été traités ; les éléments juifs de l'Évangile, quant à eux, reflètent la judéité de ce groupe et atténuent la force des commentaires antijuifs de l'Évangile. Dans Cast out of the Covenant, Adele Reinhartz présente une critique détaillée de l'hypothèse de l'expulsion sur des bases littéraires et historiques. Elle soutient que, loin d'atténuer l'antijudaïsme de l'Évangile, les éléments juifs de l'Évangile y contribuent en fait.
En se concentrant sur le langage persuasif et les intentions de l'Évangile, Reinhartz montre que l'antijudaïsme de l'Évangile est évident non seulement dans les commentaires hostiles de l'Évangile sur les Juifs, mais aussi dans son appropriation de la Torah, du Temple et de l'Alliance qui étaient si centraux pour l'identité juive du premier siècle. Par un usage habile de la rhétorique, l'Evangile tente de convaincre son auditoire que la faveur de Dieu s'est détournée des juifs au profit des païens, qu'il existe un profond fossé entre la synagogue et ceux qui confessent le Christ comme Messie, et que, selon l'Evangile, ce fossé s'est creusé du vivant même de Jésus.
Le quatrième évangile, affirme Reinhartz, s'approprie la judéité en même temps qu'il répudie les juifs. Ce faisant, il promeut également une "séparation" entre ceux qui croient que Jésus est le messie, le Fils de Dieu, et ceux qui n'y croient pas, c'est-à-dire les Juifs.
Ce programme rhétorique, suggère-t-elle, a pu être utilisé pour promouvoir l'action sociale, voire une mission organisée auprès des païens, sur les traces de Paul et de ses contemporains du milieu du premier siècle.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)