Catalyseur

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Catalyseur (Claude Sulzer Alain)

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Titre original :

Catalyst

Contenu du livre :

Extrait. Reproduit avec l'autorisation de l'auteur. Tous droits réservés. CatalystUn romanPar Alain Claude Sulzer, John BrownjohnWimbledon Publishing CompanyCopyright © 2012 Verlag Galiani BerlinTous droits réservés. ISBN : 978-1-78308-271-1CHAPITRE 1MarekOlsberg n'était pas quelqu'un de particulièrement ordonné, mais il tenait un registre de ses performances depuis trente ans. Il savait exactement à quoi cela servait : tout ce qu'il écrivait dans les vieux carnets recouverts de toile cirée qu'il avait achetés à Londres il y a des décennies faisait partie de la vie qu'il ne partageait avec personne. Cela n'appartenait qu'à lui. Cette comptabilité aurait été inutile, si elle n'avait eu pour seul but d'enregistrer les différentes étapes de sa longue et prestigieuse carrière. Le personnel de Heinrich & Brutus, l'agence de concerts qui s'occupait de lui depuis vingt ans, tenait un compte fidèle des lieux et des dates où il s'était produit, de ce qu'il avait été programmé et de ce qu'il avait effectivement joué. Ils n'étaient pas informés des rappels, car Olsberg les décidait toujours à la dernière minute, souvent après la fin du programme officiel, et ne les informait que rarement de ses décisions après l'événement. Les représentants de l'agence assistaient généralement à ses concerts lorsqu'ils avaient lieu au Carnegie Hall ou à la Musikvereinssaal de Vienne.

Un coup de fil ou un courriel aurait suffi pour les tenir au courant de tous les concerts qu'il avait donnés ces dernières années et, le cas échéant, pour savoir quelle sonate, quelle Ã(c)tude ou quel cycle il avait déjà joué dans telle ou telle ville. Non, il ne s'agit pas d'éviter les répétitions. Il aimait se frayer un chemin à travers ces chiffres et ces lettres comme un homme qui se promène dans une forêt dont il connaît chaque arbre ; des chiffres et des lettres qui lui semblaient loin d'être aussi chauves à ses yeux qu'ils l'auraient été pour quelqu'un de non initié ou de non impliqué. Olsberg n'était pas indifférent. Il lui importait de jouer le KV n° 333 de Mozart ou la Sonate en sol majeur de Schubert le 12 juin 1979, ou les Variations Diabelli de Beethoven ou le Carnaval de Schumann le 3 octobre 1998, ou de donner en bis le Jesu meine Freude de Bach, un nocturne de Chopin ou l'une des Valses de Méphisto de Liszt. L'une de ses occupations matinales favorites consistait à feuilleter ses carnets en toile cirée et à fredonner pour lui-même en privé, généralement dans une chambre d'hôtel spacieuse et insonorisée. Tout ce qui était défini par ces chiffres et ces numéros d'opus coulait dans son sang et l'excitait tout comme la proximité d'une autre personne l'aurait enivré si quelqu'un avait été là. Mais il n'y avait personne. Olsberg vivait seul depuis des années. Il avait depuis longtemps cessé de se demander si les partenaires qui avaient changé si souvent dans sa jeunesse, et qui se faisaient de plus en plus rares au fil du temps, avaient souffert de son caractère ou de son mode de vie.

Y avait-il une différence ? Son mode de vie avait-il déteint sur son caractère ou son caractère avait-il façonné son mode de vie ? Il était un voyageur à part entière. Il était la chose dont dépendaient ses voyages. Cela ne le dérangeait pas de vivre dans une valise ; il appréciait le fait qu'Astrid Maurer, la secrétaire qui l'accompagnait partout, s'occupait de tout. C'est un calendrier désintéressé. Marek Olsberg n'a cessé de parcourir le monde, tous les continents, depuis l'âge de huit ans. Il dépendait bien plus de la qualité des différents Steinway et des qualifications des accordeurs de piano qu'il côtoyait presque quotidiennement que des faveurs de ses amants, dont certains s'étaient très vite révélés être des individus lunatiques et insupportables. Sans ses pianos, il aurait été perdu ; sans amants, il pouvait parfaitement vivre. Les grands pianos de concert et les accordeurs de piano étaient plus fiables qu'un amant jaloux et imprévisible. Aucun impresario ne pouvait se permettre de lui offrir un Steinway douteux - il refusait les autres pianos - ou de lui envoyer un accordeur incompétent, alors que les amants qu'il avait eus présentaient des problèmes qu'il était impossible de résoudre par quelques ajustements, qu'ils soient mineurs ou plus radicaux. Il ne le savait que trop bien, aussi n'a-t-il pas souffert qu'elles se fassent de plus en plus rares

Autres informations sur le livre :

ISBN :9781783082711
Auteur :
Éditeur :
Langue :anglais
Reliure :Broché
Année de publication :2014
Nombre de pages :180

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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)