Note :
Le livre « Archéologie de la violence » de Clastre explore le concept de guerre primitive et son rôle dans la prévention de l'accumulation de pouvoir et l'émergence d'États unifiés. Il se penche sur le rôle des chefs de tribus, qui agissent en tant que représentants sans aucun pouvoir de gouvernement, et présente une analyse comparative des sociétés indigènes par rapport aux paradigmes occidentaux.
Avantages:L'ouvrage fournit une analyse approfondie et perspicace de la politique indigène, en particulier en ce qui concerne la dynamique du pouvoir et l'organisation sociale. Il remet effectivement en question les notions occidentales de leadership et de gouvernance, en offrant une perspective unique basée sur des expériences de première main au sein du peuple Yanomami.
Inconvénients:Certains lecteurs peuvent trouver le contenu dense ou académique, et l'accent mis sur les sociétés indigènes peut ne pas plaire à tous les publics.
(basé sur 3 avis de lecteurs)
Archeology of Violence
(dernier ouvrage posthume de Clastres sur le rôle positif de la violence dans les "sociétés primitives").
La machine de guerre est le moteur de la machine sociale.
L'être social primitif repose entièrement sur la guerre, la société primitive ne peut survivre sans la guerre. Plus il y a de guerre, moins il y a d'unification, et le meilleur ennemi de l'Etat, c'est la guerre. La société primitive est la société contre l'État en ce sens qu'elle est la société pour la guerre. --Extrait de l'Archéologie de la violence.
L'anthropologue et ethnographe Pierre Clastres a exercé une influence majeure sur l'Anti-Œdipe de Gilles Deleuze et Félix Guattari, et ses écrits ont constitué un chapitre essentiel de la discipline de l'anthropologie politique. La publication posthume en français d'Archéologie de la violence en 1980 a rassemblé les derniers essais novateurs de Clastres et les premiers chapitres du livre qu'il avait commencé avant sa mort en 1977, à l'âge de 43 ans. Développant les conclusions d'ouvrages antérieurs tels que Society Against the State, Clastres critique dans ces essais son ancien mentor, Claude L vi-Strauss, et rejette de manière dévastatrice l'orthodoxie de l'anthropologie marxiste et d'autres modèles d'interprétation occidentaux des "sociétés primitives". Rejetant la conception anthropologique traditionnelle de la guerre chez les Indiens d'Amérique du Sud comme résultant d'une pénurie de ressources, Clastres identifie au contraire la violence chez ces peuples comme un moyen délibéré de segmentation territoriale et d'évitement de la formation d'un État.
Dans leur refus de séparer le politique du social et dans leur contrôle minutieux de leurs chefs de tribus - qui sont rendus faibles afin de rester dépendants des communautés qu'ils représentent - les "sauvages" présentés par Clastres se révèlent être des esprits politiques astucieux qui résistent par avance à toute tentative de "mondialisation". Les essais de ce dernier livre de Clastres couvrent des sujets allant de l'ethnocide et du chamanisme au pouvoir et à l'économie "primitifs", et sont aussi vivants et captivants qu'ils l'étaient il y a trente ans. Cette nouvelle édition, qui comprend une introduction d'Eduardo Viverios de Castro, est encore plus pertinente pour les lecteurs d'aujourd'hui, à l'ère du malaise et de la mondialisation.
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Dernière modification: 2024.11.14 07:32 (GMT)